Fossiles et fossés

 

Si des organismes unicellulaires se sont transformés jadis en des formes supérieures de la vie animale ou végétale, nous sommes en droit de nous attendre à trouver des preuves de cette évolution dans les documents paléontologiques. Les formes intermédiaires (passage progressif d'une forme de vie à une autre) auraient dû laisser soit des fossiles, soit des empreintes dans les couches de la terre. Est-ce le cas ?

Les fossiles sont des vestiges d'anciennes formes de vie préservés dans les couches terrestres. Il peut s'agir de squelettes, d'os, de dents ou de coquilles, ou bien tout simplement d'empreintes laissées par un organisme. Nombre de fossiles se composent de sédiments minéraux qui se sont infiltrés en eux et ont épousé leur forme.

 

 

Une histoire qui commence mal

Dans son livre L'origine des Espèces, Charles Darwin avoue son trouble au sujet du témoignage des fossiles. Après avoir parlé des difficultés que rencontrait sa théorie, il poursuit :

"Il est une autre difficulté beaucoup plus sérieuse. Je veux parler de l'apparition soudaine d'espèces appartenant aux divisions principales du règne animal dans les roches fossilifères les plus anciennes que l'on connaisse".

"Si ma théorie est vraie, il est certain qu'il a dû s'écouler de longues périodes pendant lesquelles des êtres vivants ont fourmillé sur la terre. Pourquoi ne trouvons-nous pas de dépôts riches en fossiles appartenant à ces périodes primitives antérieures à l'ère cambrienne ? C'est là une question à laquelle je ne peux faire aucune réponse satisfaisante."

Cherchant à résoudre cet énorme problème, Darwin mit en cause les archives fossiles insuffisantes du moment.

 

 

Les archives fossiles d'aujourd'hui

  Ère Période Époque

Âge absolu (Millions d'Années)

Phanérozoïque
  Cénozoïque
    Quaternaire
      Holocène 0,01
      Pléistocène 1,6
    Tertiaire
      Pliocène 5
      Miocène 23
      Oligocène 35
      Éocène 56
      Paléocène 65
  Mésozoïque (Secondaire)
    Crétacé 135
    Jurassique 205
    Trias 245
  Paléozoïque (Primaire)
    Permien 295
    Carbonifère 360
    Dévonien 410
    Silurien 435
    Ordovicien 500
    Cambrien 540
Précambrien 4550

 

Ce tableau récent de l'échelle des temps divise l'histoire de la Terre en deux grandes périodes : Précambrien et Phanérozoïque.
Le Précambrien s'étend des origines de la Terre jusqu'à 550 M.A. avant notre ère, âge aux alentours duquel est estimé l'apparition de la vie. Le Phanérozoïque donne lieu à une explosion de la faune et de la flore et se poursuit aujourd'hui. Il est divisé en trois ères (Paléozoique, Mésozoïque et Cénozoïque), divisées en périodes, elles-mêmes divisées en époques.
L'échelle du temps est comptée en MA (Millions d'Années)

 

 

 

 

A l'époque de Darwin, aucun document fossile n'avait été découvert dans les couches précambriennes.

Qu'en est-il de nos jours, après environ 150 ans de recherches intenses ?

Les archives fossiles sont-elles assez complètes pour qu'on puisse déterminer honnêtement si elles appuient la thèse de l'évolution ? A ce jour (2006), des scientifiques du monde entier ont exhumé et catalogué quelque 200 millions de grands fossiles et des milliards de micro-fossiles. Les archives fossiles sont donc à présent très vastes, et leur richesse augmente constamment.

Après toutes ces années de recherches et la comparaison de millions de fossiles, que disent aujourd’hui les archives? Selon l’évolutionniste Steven Stanley, ces fossiles “révèlent des choses nouvelles et surprenantes sur nos origines biologiques”. Luria, Gould et Singer, trois évolutionnistes, écrivent (dans A View of Life): “Les archives fossiles présentent un grand nombre de diversifications que les paléontologistes sont incapables d’expliquer.” Quelles sont ces ‘choses surprenantes’ que ces savants évolutionnistes ont trouvées et qu’ils sont “incapables d’expliquer”?

Ce qui déconcerte ces savants, c’est que les innombrables témoignages fossiles actuellement disponibles révèlent la même chose qu’à l’époque de Darwin : les grands groupes d’organismes vivants sont apparus soudainement et n’ont pas subi de transformations sensibles pendant de longues périodes de temps. On n’a jamais trouvé de chaînons intermédiaires reliant un grand groupe à un autre. Les archives fossiles disent donc exactement le contraire de ce que les évolutionnistes espéraient y trouver.

Après s’être lui-même livré à des recherches durant 40 ans, Heribert Nilsson, botaniste suédois, décrit ainsi la situation: “Il n’est même pas possible de faire une caricature de l’évolution à partir des faits paléobiologiques. Les documents fossiles sont aujourd’hui si complets (...) qu’on ne peut en invoquer la rareté pour expliquer l’absence de lignées intermédiaires. Les lacunes sont bien réelles, elles ne seront jamais comblées.”

Y a-t-il des preuves qu’à partir de ce commencement les organismes unicellulaires ont évolué pour donner naissance à des organismes pluricellulaires? Jastrow répond: “Les documents fossiles ne présentent nulle trace de ces étapes préliminaires dans le développement des organismes pluricellulaires.” Au contraire, il écrit: “Les roches ne renferment pas grand-chose, en dehors de bactéries et de quelques plantes unicellulaires. Jusqu’à ce qu’une innovation majeure se produise il y a un milliard d’années, après quelque trois milliards d’années de progrès imperceptible. Les premières créatures pluricellulaires apparurent sur la terre.”

Ainsi, au début de la période dite du Cambrien, les documents fossiles font état d’un changement spectaculaire inexpliqué. Une grande variété de créatures marines, parfaitement développées et complexes, dont beaucoup avec une coquille dure, apparaissent si soudainement qu’on parle, à propos de cette époque, d’une “explosion” d’organismes vivants. Un ouvrage (A View of Life) en donne la description suivante: “À partir du début du Cambrien et sur une période de quelque 10 millions d’années, tous les principaux groupes d’invertébrés pourvus d’un squelette externe firent leur apparition de la façon la plus spectaculaire et la plus diversifiée qui ait jamais été enregistrée sur notre planète.” Des mollusques, des éponges, des étoiles de mer, des animaux ressemblant au homard qu’on appelle trilobites et une foule d’autres créatures marines tout aussi complexes vinrent à l’existence. Nous noterons avec intérêt cette remarque du même ouvrage: “En fait, certains trilobites maintenant disparus développèrent des yeux plus complexes et plus efficaces que ceux que possède n’importe quel arthropode vivant.

Y a-t-il des formes de transition fossilisées permettant d’établir une filiation entre cette explosion de vie et des organismes qui existaient auparavant? À l’époque de Darwin ces chaînons n’existaient pas. D’ailleurs, il déclara: “Pourquoi ne trouvons-nous pas des dépôts riches en fossiles appartenant à ces périodes primitives antérieures à l’époque cambrienne? C’est là une question à laquelle je ne peux faire une réponse satisfaisante.” La situation a-t-elle changé depuis? Ayant remarqué les propos de Darwin sur “l’apparition soudaine d’espèces appartenant aux divisions principales du règne animal”, le paléontologiste Alfred Romer écrivit: “Au-dessous [du Cambrien], on trouve d’épaisses strates sédimentaires où l’on s’attendrait normalement à découvrir les ancêtres des formes cambriennes. Cependant, nous ne les y trouvons pas; ces strates plus anciennes sont pour ainsi dire dépourvues de traces de vie, de sorte qu’on pourrait dire raisonnablement que le tableau général est conforme à la conception d’une création spéciale au début du Cambrien. Darwin déclara: ‘Pourquoi ne trouvons-nous pas des dépôts riches en fossiles appartenant à ces périodes primitives antérieures à l’époque cambrienne? C’est là une question à laquelle je ne peux faire une réponse satisfaisante.’ Nous non plus.

Certains prétendent que les couches précambriennes ont subi trop de bouleversements dus à la chaleur et à d’énormes pressions pour que des chaînons fossiles aient pu y être conservés, ou qu’il n’y a pas eu de dépôts de sédiments dans les mers peu profondes pour que des fossiles puissent y être préservés. “Aucun de ces arguments n’a tenu”, disent les évolutionnistes Salvador Luria, Stephen Gould et Sam Singer. Et ils ajoutent: “Les géologues ont découvert intactes quantité de couches sédimentaires antérieures au Cambrien, et elles ne renferment aucun fossile d’organismes complexes.

Le zoologiste Harold Coffin tire donc cette conclusion: “S’il est exact qu’il y a eu évolution progressive du simple vers le complexe, alors on aurait dû trouver les ancêtres de ces créatures vivantes pleinement développées qu’on rencontre dans le Cambrien. Mais voilà, on ne les a pas trouvés, et les scientifiques admettent qu’il y a peu de chances qu’on les trouve un jour."

Les évolutionnistes rencontrent un autre problème: On ne trouve nulle part dans les documents fossiles un organisme présentant des os ou des organes partiellement formés qui pourraient être considérés comme l’ébauche d’un nouveau caractère. Par exemple, on dispose de fossiles de diverses espèces de créatures volantes: oiseaux, chauves-souris, ptérodactyles (genre aujourd’hui éteint). Selon la théorie évolutionniste, elles devraient avoir pour ancêtres des formes de transition à partir desquelles elles auraient évolué, mais on n’a jamais trouvé ces formes transitionnelles. Il n’y en a pas la moindre trace. Découvre-t-on des fossiles de girafes au cou inférieur d’un tiers ou d’un quart à celui des girafes actuelles? Y a-t-il des fossiles d’oiseaux présentant un bec à moitié développé à partir d’une mâchoire de reptile? Les fossiles nous montrent-ils un poisson en train de développer des os pelviens propres aux amphibiens, ou dont les nageoires se changeraient en pattes et orteils propres aux mêmes amphibiens? De fait, c’est en vain qu’on a recherché de tels caractères évolutifs dans les documents fossiles.

Le New Scientist faisait remarquer que la théorie évolutionniste ‘laissait entendre que des documents fossiles complets montreraient des lignées d’organismes reflétant une transformation progressive et continue sur de longues périodes de temps’. Malheureusement, dit cette revue, "les documents fossiles ne répondent pas à cette attente, car les diverses espèces fossilisées sont rarement liées les unes aux autres par des formes intermédiaires connues (...). Les espèces fossiles connues ne semblent pas évoluer, même sur des millions d’années.” Quant au généticien Stebbins, il écrit: “On ne connaît pas de formes transitionnelles entre les principaux phylums [lignées évolutives] des animaux ou des végétaux.” Et il parle du “large fossé qui existe entre de nombreux grands groupes d’organismes”. En fait, admet un ouvrage déjà cité, "les documents fossiles n’appuient pas de façon convaincante l’existence d’un seul cas de forme transitionnelle entre une espèce et une autre."

Ces remarques s’accordent avec l’étude très complète réalisée par la Société de géologie de Londres et l’Association de paléontologie d’Angleterre. John Moore, professeur de sciences naturelles, commenta ainsi les résultats: “Quelque 120 savants, tous des spécialistes, ont rédigé 30 chapitres constituant un ouvrage monumental de plus de 800 pages afin de présenter les documents fossiles des animaux et des végétaux classés en 2 500 groupes environ. (...) Il apparaît que chaque forme ou espèce importante a une histoire indépendante et distincte de celle de toutes les autres formes ou espèces. Les grands groupes des végétaux et des animaux apparaissent brusquement dans les registres fossiles. (...) Baleines, chauves-souris, chevaux, primates, éléphants, lièvres, écureuils, etc., tous sont aussi différents les uns des autres dès leur première apparition qu’ils le sont de nos jours. On ne trouve nulle trace d’un ancêtre commun, et encore moins d’un chaînon qui les relierait à quelque reptile, leur ancêtre présumé.” Et Moore d’ajouter: “Si l’on n’a pas trouvé de formes transitionnelles dans les archives fossiles, c’est sans doute parce qu’il n’y en a pas du tout dans les couches fossilifères. Il est très probable qu’il n’y a jamais eu de transitions entre les espèces animales ni entre les espèces végétales.

Où se trouvent donc toutes les "formes de transition" ou animaux intermédiaires de la chaîne évolutive ? Les quelques exemples cités, tel que la lignée du cheval à partir d'un animal appelé "Eohippus" ne sont en réalité pas fondés sur des preuves solides. Certains savants affirment maintenant que l'Eohippus n'a jamais été un équidé ni un ancêtre de cette famille. Un ouvrage (The New Evolutionary Timetable) dit ceci : “On a souvent laissé entendre que [l’Éohippus] avait lentement mais continuellement évolué pour adopter un profil beaucoup plus chevalin.” Cependant, les faits appuient-ils cette idée? “Les espèces fossiles de [l’Éohippus] font très peu état de modifications évolutives”, répond ce livre. Puis, à propos des archives fossiles, il admet: “Elles n’appuient pas toute l’histoire de la famille des équidés.

Après examen des témoignages fossiles, le biologiste Jonathan Wells écrit : "Au niveau des règnes, des embranchements et des classes, il est évident que la descendance avec modifications à partir d'ancêtres communs n'est pas un fait observé. À en juger par les témoignages fossiles et moléculaires, ce n'est même pas une théorie bien fondée".

Ce qui était vrai à l’époque de Darwin l’est donc tout autant aujourd’hui. Les faits appuyés par les documents fossiles sont toujours ceux que le zoologiste D’Arcy Thompson résuma ainsi il y a quelques années: “La théorie évolutionniste de Darwin ne nous a pas appris comment les oiseaux sont issus des reptiles, les mammifères des premiers quadrupèdes, les quadrupèdes des poissons, les vertébrés des invertébrés. (...) Notre recherche d’une passerelle qui nous permettrait de franchir ces fossés est et sera toujours vaine.

Pourquoi les fossiles font-ils défaut à tous les stades importants qui devraient appuyer la thèse de l'évolution ? Selon la théorie évolutionniste, des poissons seraient devenus des amphibiens, des amphibiens se seraient transformés en reptiles, et des reptiles auraient à leur tour évolué pour devenir des mammifères ou des oiseaux. Finalement, certains mammifères auraient donné naissance à l’homme. Mais c'est aller un peu vite en besogne d'affirmer cela quand on considère les fossés qui séparent ces différentes classes.

 

La biochimie étudie l'essence même de la vie et sa structure. Elle pénètre à l'intérieur même de la matière, dans le noyau de la cellule vivante. De nos jours, nulle science n'est aussi qualifié que la biochimie pour nous révéler si une forme d'organisme vivant pourrait se transformer en une autre forme.

Interview du Professeur Giuseppe Sermonti, généticien, biologiste moléculaire et biochimiste de renommée internationale :

PGS : “Les résultats obtenus en biologie moléculaire et en génétique ont montré que ce que prétend l'évolutionnisme, à savoir que les mutations se trouvent renforcées par la sélection naturelle, est tout simplement erroné. La sélection naturelle ne fait au contraire qu'éliminer les nouveautés entrainées par les mutations. Car la sélection naturelle a un effet stabilisateur sur la vie.


Pourtant les fossiles montrent que les animaux et les plantes étaient différents autrefois. Ils ont donc dû changer, non ?

P GS : “Non, ce n'est pas vrai. C'est une erreur de croire que si les êtres vivants étaient différents autrefois, comparés à ceux d'aujourd'hui, ces derniers auraient dérivé de ceux qui ont disparus. La vérité est qu'ils se sont tout simplement éteints. Les anciens organismes n'ont pas donné naissance à de nouveaux êtres en disparaissant. Sue ce point tous les biologistes sont d'accord. Aucun ne soutient que les mammifères dérivent des dinosaures. Ce n'est pas possible. Le fait d'observer dans le passé l'existence d'êtres différents ne signifie nullement que nous en dérivions.


La théorie de l'évolution prétend que certains organismes encore plus primitrifs que les bactéries auraient évolués jusqu'à l'homme. Durant un laps de temps considérable.

P GS : “Rien ne permet à un petit organisme de se transformer en homme. Ce qui nous apparaît comme un organisme simple est en fait une réalité biologique très complexe. Même les bactéries possèdent une structure génétique et biochimique à ce point complexe qu'elle ne peuvent dériver de formes simples. En fait, tout ce qui est vivant a toujours été complexe, depuis l'origine. Par exemple, l'étude que nous entreprise du noyau de la cellule montre que le système responsable de la production des enzymes (sans lesquelles la synthèse des protéines ne peut se faire), est identique depuis la bactérie jusqu'à l'homme. Puisque les mêmes types principaux de créatures et de plantes existent aujourd'hui comme dans le passé, il est clair que le même mécanisme complexe de la vie a existé depuis l'origine. C'est pour le généticien la meilleure preuve que l'évolution biochimique n'a jamais eu lieu.


Quand donc l'homme a-t-il fait son apparition?

P GS : “Il n'existe aucune preuve que l'homme provienne de quelque autre animal antérieur. Ce que nous pouvons dire en observant les chromosomes ou l'ADN de l'homme, et en les comparant à ceux des autres espèces, c'est que l'homme est un être original. Il ne dérive d'aucune autre espèce. La génétique refuse absolument l'idée que l'homme serait une créature récente provenant d'une forme primitive différente.

 

 

Le fossé entre les poissons et les amphibiens

 

Botia-clown : poisson

 

 

 

 

 

Les poissons se distinguent des invertébrés par leur squelette. Celui-ci aurait dû subir d’importantes modifications pour que les poissons deviennent des amphibiens ou batraciens, c’est-à-dire des animaux capables de vivre aussi bien dans l’eau que sur la terre. Il leur aurait fallu notamment un bassin. Or, aucun poisson fossile ne montre comment le bassin des amphibiens s’est développé. Pour certains d’entre eux, tels que la grenouille ou le crapaud, le squelette aurait dû être complètement transformé au point de ne plus être reconnaissable. Les os du crâne sont également différents. De plus, pour que le processus évolutif aboutisse à la formation de batraciens, il aurait fallu que les nageoires des poissons se transforment en membres articulés avec un poignet et des doigts, ce qui sous-entend des modifications importantes au niveau des muscles et des nerfs. Les branchies devaient aussi évoluer pour devenir des poumons. En outre, chez les poissons, le sang est pompé par un cœur à deux cavités, tandis que les amphibiens ont un cœur à trois cavités.

Pour franchir le fossé qui sépare les poissons des amphibiens, il aurait fallu d’autre part que le sens de l’ouïe des premiers évolue considérablement. En général, les poissons perçoivent les sons par tout leur corps, alors que la plupart des grenouilles et des crapauds disposent de tympans. Leur langue aussi aurait dû se transformer. Contrairement aux amphibiens comme le crapaud, aucun poisson n’a une langue protractile. Les batraciens se distinguent encore des poissons en ce sens qu’ils battent des paupières; ils ont en effet une membrane qui se rabat sur le globe oculaire pour le nettoyer.

C’est en vain que les évolutionnistes se sont évertués à établir une filiation évolutive entre les amphibiens et quelque poisson. Le dipneuste a été un candidat bien placé pour être ce genre de poisson parce qu’en plus de ses branchies il dispose d’une vessie natatoire qui lui permet de respirer quand il est temporairement hors de l’eau. Voici ce qu’on peut lire au sujet des dipneustes: “Il est tentant de penser qu’ils pourraient avoir un lien direct avec les amphibiens, lesquels conduisent aux vertébrés terrestres. Mais ce n’est pas le cas; ils constituent un groupe absolument indépendant.” David Attenborough écarte et le dipneuste et le cœlacanthe, car, dit-il, "leurs os crâniens sont si différents de ceux des premiers fossiles amphibiens que les uns ne peuvent pas dériver des autres.

 

 

Le fossé entre les amphibiens et les reptiles

Grenouille : amphibien

 

 

 

 

 

Pour franchir le fossé qui sépare les amphibiens des reptiles, il faut résoudre d’autres problèmes très sérieux. L’un des plus compliqués est l’origine de l’œuf à coquille. Les créatures antérieures aux reptiles déposaient leurs œufs mous, gélatineux, dans l’eau et leur fécondation était externe. Les reptiles, animaux terrestres, déposent leurs œufs sur le sol. Or les embryons qui se développent à l’intérieur des œufs doivent toujours être dans un milieu aqueux. L’œuf à coquille était donc la solution, mais cela nécessitait aussi un changement considérable dans le mode de fécondation. Celle-ci devait désormais être interne, avoir lieu avant que l’œuf ne soit enfermé dans sa coquille. Pour cela, il fallait de nouveaux organes sexuels, une nouvelle forme d’accouplement et de nouveaux instincts, autant de choses qui créent un énorme fossé entre les amphibiens et les reptiles.

Le fait que l’œuf soit entouré d’une coquille rendait encore nécessaires d’autres changements remarquables, notamment pour permettre le développement embryonnaire du reptile et, à la fin, sa sortie de la coquille. Par exemple, il faut à l’intérieur de celle-ci plusieurs membranes et sacs, tels que l’amnios qui renferme le liquide dans lequel se développe l’embryon. Un ouvrage sur les reptiles parle d’une autre membrane, l’allantoïde, en ces termes: “L’allantoïde reçoit et emmagasine les déchets de l’embryon, faisant ainsi fonction de vessie. Elle comporte aussi des vaisseaux sanguins qui absorbent l’oxygène lorsqu’il traverse la coquille et le transportent jusqu’à l’embryon.

La théorie évolutionniste n’explique pas non plus bien d’autres différences très complexes entre les reptiles et les amphibiens. Par exemple, les embryons chez les poissons et les œufs chez les batraciens rejettent leurs déchets sous la forme d’urée soluble dans l’eau qui les entoure. Mais à l’intérieur des œufs à coquille des reptiles, l’urée tuerait les embryons. Il se produit donc une transformation chimique capitale: les déchets, de l’acide urique non soluble, sont emmagasinés dans l’allantoïde. Notez également ceci: Les embryons de reptiles se nourrissent du jaune de l’œuf, de sorte qu’ils sont pleinement développés avant même de sortir de la coquille, ce qui n’est pas le cas des amphibiens qui n’ont pas cet état lorsque les œufs éclosent. De plus, pour sortir de sa coquille, le jeune reptile dispose d’une dent de l’œuf qui l’aidera à s’extraire de sa prison.

 

Caméléon : reptile

 

 

 

Beaucoup d’autres choses sont nécessaires pour combler le fossé qui sépare les amphibiens des reptiles, mais ces exemples suffisent pour montrer qu’on ne peut attribuer au seul hasard toutes les modifications compliquées indispensables pour franchir ce gouffre. Il n’est donc pas étonnant que l’évolutionniste Archie Carr se soit plaint en ces termes: “Dans l’histoire des vertébrés, un des aspects les plus décevants des documents fossiles, c’est qu’ils révèlent fort peu de choses sur l’évolution des reptiles au tout début de leur existence, lorsque se développait l’œuf à coquille.

 

 

Le fossé entre les reptiles et les oiseaux

 

Jaseur : oiseau

 

 

 

Les reptiles sont des animaux à sang froid, ce qui signifie que leur température interne augmente ou diminue en fonction de la température extérieure. Les oiseaux, eux, sont des animaux à sang chaud; leur corps reste à une température relativement constante, quelle que soit la température ambiante. Pour expliquer comment des oiseaux à sang chaud peuvent descendre de reptiles à sang froid, une véritable énigme, certains évolutionnistes disent aujourd’hui que quelques dinosaures (des reptiles) étaient des animaux à sang chaud. Cependant, l’opinion générale est encore celle qu’exprime Robert Jastrow, savoir: “Les dinosaures [étaient des] animaux à sang froid comme tous les reptiles.”

À propos du passage évolutif des reptiles à sang froid aux oiseaux à sang chaud, Lecomte du Noüy, évolutionniste français, déclara: “En cela réside aujourd’hui une des plus grandes énigmes de l’évolution.” Puis, parlant de l’homéothermie des oiseaux, leur capacité de maintenir leur corps à une température constante, il reconnaît qu’elle “présente tous les caractères peu satisfaisants d’une création absolue”, peu satisfaisants pour les évolutionnistes!

S’il est vrai que les reptiles comme les oiseaux pondent des œufs, seuls ces derniers les couvent. Ils sont conçus pour cela. De nombreux oiseaux ont une plaque incubatrice dans la région pectorale. Cette plaque est dépourvue de plumes mais irriguée par un important réseau de vaisseaux sanguins, ce qui permet aux oiseaux de maintenir leurs œufs au chaud. D’autres, qui n’ont pas cette particularité, s’arrachent les plumes de cette partie du corps. En outre, pour les inciter à incuber leurs œufs, l’évolution aurait dû les doter de nouveaux instincts, par exemple celui de construire un nid, de couver les œufs et de nourrir leurs petits. C’est là une attitude généreuse et altruiste exigeant de l’habileté et beaucoup de travail, qui en plus amène l’oiseau à s’exposer volontairement au danger. Tout cela constitue un énorme fossé entre les reptiles et les oiseaux. Mais ce n’est pas tout.

Les plumes sont une caractéristique propre aux oiseaux. Les évolutionnistes affirment que les écailles des reptiles se sont tout simplement transformées en plumes, à la structure extraordinaire. Le tuyau d’une plume compte des rangées de barbes, et chaque barbe porte de nombreuses barbules. À chacune de ces barbules sont reliées des centaines de barbicelles et de crochets. L’examen au microscope d’une plume de pigeon révèle que celle-ci compte plusieurs centaines de milliers de barbules et des millions de barbicelles et de crochets. Ces crochets assurent la solidarité de tous les éléments de la plume de sorte qu’elle forme une surface bien plane. On ne peut concevoir de meilleure voilure que celle constituée par les plumes d’un oiseau, et bien peu de substances sont aussi isolantes qu’une plume. Or un oiseau de la taille d’un cygne en compte environ 25 000.

Lorsque les barbes de ses plumes viennent à se séparer, l’oiseau les peigne avec son bec. Au fur et à mesure que les barbes passent dans son bec, avec lequel il exerce une certaine pression sur elles, les crochets des barbules s’emboîtent les uns dans les autres un peu comme les dents d’une fermeture à glissière. La plupart des oiseaux ont près du croupion une glande qui sécrète une substance huileuse avec laquelle ils traitent leurs plumes. Ceux qui en sont dépourvus ont des plumes spéciales qui, en s’effritant à leur extrémité, produisent une fine poussière semblable à du talc avec laquelle ils maintiennent leur plumage en bon état. De plus, leurs plumes se renouvellent en général chaque année.

Maintenant que vous connaissez tous ces détails sur les plumes, voyez de quelle façon plutôt surprenante un évolutionniste s’efforce d’expliquer leur apparition: “Comment cette merveille s’est-elle développée? Il n’est pas nécessaire de faire un gros effort d’imagination pour concevoir qu’une plume soit une écaille modifiée, une écaille fondamentalement semblable à celles d’un reptile — une écaille assez longue, disposant d’un point d’attache souple, qui se serait ramifiée à l’infini jusqu’à devenir une structure aussi complexe que [la plume] l’est aujourd’hui.” Qu’en pensez-vous? Cette explication vous semble-t-elle vraiment scientifique? N’est-ce pas plutôt de la science-fiction?

Mais voyons à présent comment l’oiseau est conçu pour le vol. Ses os sont légers et creux, alors que ceux des reptiles sont pleins. Cependant, l’oiseau a besoin de force pour voler. Aussi y a-t-il dans ses os des espèces d’entretoises, un peu comme dans les ailes des avions. Mais cette forme des os sert un autre dessein; elle permet d’expliquer une autre caractéristique merveilleuse propre aux oiseaux: leur système respiratoire.

Les ailes musclées des oiseaux qui battent en vol pendant des heures, voire des jours, produisent beaucoup de chaleur. Et pourtant, bien qu’ils n’aient pas de glandes sudoripares pour les rafraîchir, les oiseaux résolvent le problème: ils disposent d’un système de “climatisation”. Ils sont dotés de sacs aériens reliés à presque toutes les parties importantes de leur corps, y compris les os creux. C’est cette circulation interne de l’air qui réduit la chaleur de leur corps. De plus, grâce à ces sacs aériens, les oiseaux absorbent l’oxygène de l’air plus efficacement que n’importe quel autre vertébré. Comment procèdent-ils?

Chez les reptiles et les mammifères, ce sont les poumons qui, tels des soufflets, inspirent et expirent alternativement de l’air. Mais chez les oiseaux, c’est un courant d’air renouvelé qui traverse constamment les poumons durant l’inhalation et l’exhalation. Résumé simplement, le système fonctionne ainsi: Quand l’oiseau inspire de l’air, celui-ci pénètre dans certains sacs aériens qui, tels des soufflets, l’enverront dans les poumons. Des poumons, l’air sera envoyé dans d’autres sacs aériens qui finalement l’expulseront. Cela signifie qu’un courant d’air renouvelé passe continuellement par les poumons de l’oiseau, toujours dans le même sens, un peu comme de l’eau qui traverserait une éponge. Le sang, lui, circule dans les capillaires des poumons, mais dans la direction opposée. C’est cette circulation de l’air et du sang en sens inverse qui fait que le système respiratoire de l’oiseau est exceptionnel. Grâce à lui, l’oiseau peut respirer l’air raréfié de la haute atmosphère et voler ainsi à quelque 6 000 mètres d’altitude pendant des jours entiers lorsque sa migration annuelle l’amène à parcourir des milliers de kilomètres.

D’autres dissemblances encore élargissent le fossé qui sépare les oiseaux des reptiles. La vue, par exemple. De l’aigle à la fauvette, les oiseaux ont des yeux qui fonctionnent à la manière d’un télescope ou d’une loupe. Dans leurs yeux, ils ont plus de cellules sensitives que n’importe quelle autre créature vivante. Ils ont également des pattes très différentes. Quand ils se perchent sur une branche, des tendons bloquent automatiquement ses doigts autour de celle-ci. En outre, ils n’en ont que quatre, alors que les reptiles en ont cinq. D’autre part, les oiseaux n’ont pas de cordes vocales, mais un syrinx duquel ils peuvent faire sortir des sons mélodieux, à l’exemple du rossignol et de l’oiseau-moqueur. Notez aussi que les reptiles ont un cœur à trois cavités, tandis que celui des oiseaux en a quatre. Ces derniers se distinguent encore des reptiles par leur bec. Tel bec sert à casser des noix, à filtrer l’eau boueuse pour en tirer de la nourriture, ou à faire des trous dans les troncs d’arbre, alors qu’un bec croisé est particulièrement approprié pour ouvrir les pommes de pin. La variété des becs d’oiseaux paraît infinie. Et quoique le bec des oiseaux soit conçu dans un but bien précis, les évolutionnistes prétendent qu’il a évolué par hasard à partir de la gueule d’un reptile. Pareille explication vous semble-t-elle crédible?

Il n’y a pas si longtemps encore, les évolutionnistes croyaient que l’Archéoptéryx, dont le nom signifie “aile ancienne” ou “oiseau ancien”, était un chaînon intermédiaire entre les reptiles et les oiseaux. Mais aujourd’hui, beaucoup ne partagent pas cette opinion. Ses restes fossilisés laissent voir des ailes aérodynamiques prévues pour le vol et garnies de plumes parfaitement développées. Les os de ses ailes et de ses pattes sont légers et creux. Certaines de ses caractéristiques, que l’on prétendait être propres aux reptiles, se rencontrent chez des oiseaux actuellement vivants. Ce n’était pas non plus un animal antérieur aux oiseaux, car on a trouvé des restes fossiles d’autres oiseaux dans les roches de la même période que celle de l’Archéoptéryx.

 

 

Le fossé entre les reptiles et les mammifères

Gazelle : mammifère

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des différences très importantes entre les reptiles et les mammifères créent un large fossé entre eux. Le nom de “mammifère” souligne une de ces grandes différences: l’existence, chez les mammifères, de glandes mammaires pour donner du lait aux petits, qui mènent une vie autonome dès leur naissance. Theodosius Dobzhansky laissait entendre que les glandes mammaires “étaient peut-être des glandes sudoripares modifiées”. Mais les reptiles n’en possèdent même pas. De plus, les glandes sudoripares sécrètent des déchets, pas de la nourriture. Enfin, contrairement aux nouveau-nés des reptiles, les petits mammifères sont dotés à la fois d’un instinct et de muscles appropriés qui leur permettent de téter leur mère.

Les mammifères présentent encore d’autres caractéristiques qu’on ne trouve pas chez les reptiles. Ainsi, les femelles des mammifères ont un placenta d’une composition très complexe grâce auquel le fœtus se nourrit et se développe. Les reptiles n’en ont pas. Ils n’ont pas non plus de diaphragme, alors que les mammifères en ont un qui sépare le thorax de l’abdomen. L’organe de Corti, présent dans l’oreille des mammifères, fait défaut dans celle des reptiles. Cet organe, minuscule et très complexe, comporte 20 000 bâtonnets et 30 000 terminaisons nerveuses. D’autre part, les mammifères maintiennent leur corps à une température constante, ce qui n’est pas le cas des reptiles.

L’oreille des mammifères compte trois os, tandis que celle des reptiles n’en a qu’un. D’où sont venus ces deux os “supplémentaires”? Les évolutionnistes ont tenté d’expliquer cela ainsi: la mâchoire inférieure des reptiles est formée de quatre os au moins, et celle des mammifères d’un seul; quand donc les reptiles sont devenus des mammifères, il y aurait eu une réorganisation des os: ceux qui appartenaient à la mâchoire des reptiles se seraient déplacés, sauf un, et auraient formé les trois os de l’oreille moyenne. Mais là où le bât blesse dans ce beau raisonnement, c’est que rien dans les documents fossiles ne confirme cette hypothèse. Les évolutionnistes ne font qu’échafauder des hypothèses à partir de leurs souhaits.

Les squelettes de ces animaux présentent un autre problème encore. Les pattes des reptiles sont fixées sur les côtés de leur corps, de sorte que leur ventre est très près du sol, quand il ne le touche pas. Chez les mammifères, les pattes sont sous le reste du corps, qui se trouve ainsi surélevé par rapport au sol. Parlant de cette différence, Dobzhansky dit: “Aussi minime qu’il puisse paraître, ce changement a nécessité d’importantes modifications du squelette et des muscles.” Cet évolutionniste reconnaît ensuite une autre différence très importante entre les reptiles et les mammifères: “Les mammifères ont une dentition très élaborée. Au lieu des dents coniques toutes simples des reptiles, les mammifères disposent d’une grande variété de dents adaptées pour pincer, saisir, transpercer, couper, écraser ou broyer la nourriture.

Enfin, quand les amphibiens se seraient, dit-on, transformés en reptiles, les déchets de ces animaux n’auraient plus été éliminés sous forme d’urée mais sous forme d’acide urique. En revanche, une fois les reptiles devenus des mammifères, il y aurait eu évolution dans le sens inverse. En effet, les mammifères comme les amphibiens éliminent leurs déchets sous la forme d’urée. En réalité, le processus évolutif aurait fait marche arrière, ce qui théoriquement ne devrait pas se produire.

 

 

Il y a donc d’énormes différences entre les principaux groupes de formes vivantes qui se distinguent entre eux par leurs structures, leur instinct et leurs qualités propres. Comme nous l’avons vu, le témoignage des fossiles n’appuie nullement cette théorie. On n’a trouvé aucun fossile qui permette de combler ces fossés. Aussi Hoyle et Wickramasinghe avouent-ils: “Les formes intermédiaires sont absentes des documents fossiles. Nous savons maintenant pourquoi. C’est avant tout parce qu’il n’y avait pas de formes intermédiaires.

Mais alors, qu'en est-il de la lignée nous reliant, nous les hommes, à un ancêtre pré-historique ?

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